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12 Rue de l'Abani, 57535 Marange-Silvange

L'Histoire de Marange-Silvange

Marange-Silvange naît entre la vallée du Billeron et la vallée de la Barche (ces noms désignent deux ruisseaux des côtes de Moselle). Ces dernières sont séparées par un petit relief forestier, elles ont longtemps vécu un destin distinct, vouées chacune à des activités économiques et à des pôles de dépendance propres.

L'HISTOIRE, EN BREF

La présence humaine y est très ancienne : les Celtes ont occupé ses hauteurs, intéressés par la situation stratégique et la présence de fer ; les Gallo-romains se sont intéressés à la fertilité de la vallée et ont très probablement transporté de la pierre issue de la carrière de Jaumont toute proche.

Le village en son emplacement actuel autour d’une église dédiée à St Clément, remonte au moins au Xe siècle. Il est probablement lié à la naissance du vignoble sur ces coteaux particulièrement bien orientés.

Les maisons vigneronnes parfois agrémentées de sculptures évoquent ce passé millénaire. La vie tranquille et laborieuse des Marangeois fut plus d’une fois interrompue par des événements guerriers. Au Moyen-âge, le village dépendait du Luxembourg dont il partagea les péripéties féodales en appartenant à la Bourgogne à partir de 1461, puis à l’Espagne sous le règne de Charles Quint.

Marange était alors un village frontalier, le plus méridional du duché, aux marches du duché de Bar-Lorraine (Bronvaux, Silvange et Pierrevillers) et du Pays messin (Maizières-lès-Metz et Semécourt).

Vue de la commune depuis les champs
Église Saint-Clément

En raison de cette position, ce village fut souvent employé comme poste d’attaque ou de repli : pendant les guerres, les Luxembourgeois envoyaient des bandes armées attaquer les marchands qui circulaient dans la vallée de la Moselle ou piller les villages proches. 

On vendait ensuite les marchandises saisies et on libérait le bétail et les prisonniers contre rançon. Ces soldats désignés sous les termes de « Bourguignons » ou de « Marangeois » étaient si terribles que leur réputation était parvenue aux oreilles du roi de France Henri II.

C’est ainsi que naquit la Légende des Marangeois. Mais une telle notoriété se paie, et le village fut maintes fois l’objet d’attaques et de représailles. Il fut brûlé en 1475 par le duc de Lorraine qui y avait séjourné, en 1514 par le comte Robert de la Marck, dit le Sanglier des Ardennes, en 1521 et en 1542 par les Français. Le dernier acte eut lieu pendant la Guerre de Trente ans. 

Le 2 octobre 1636, fatigués des raids espagnols qui ravageaient le Pays messin, les Français envoyèrent une troupe de plus de mille hommes avec deux canons à l’assaut du village. Les Marangeois réfugiés dans le château et l’église fortifiée furent obligés de se rendre et les défenses du village furent démantelées. En 1659, le traité des Pyrénées donna la prévôté de Thionville à la France et Marange quitta sa position frontalière. La région connut enfin une période de paix.

En 1809, Silvange joignit sa destinée à celle de Marange. Autrefois hameau forestier de Rombas qui faillit disparaître pendant la Guerre de trente ans, ce petit village venait de vivre quelques années en tant que commune indépendante. Ce fut la naissance de Marange-Silvange. La nouvelle commune continua son expansion démographique au cours du XIXe siècle avec la révolution industrielle. A l’ouest, une mine de fer fut ouverte à Ternel en 1863, remplacée par une seconde en 1882.

Il n’existait alors dans cet écart de Marange qu’un moulin avec quelques dépendances où logèrent les premiers ouvriers, avant la construction d’une cité de mineurs. A l’autre extrémité, l’industrie sidérurgique se développait dans la vallée de la Moselle. Après l’ouverture de l’usine d’Hagondange au début du XXe siècle, la commune devint une véritable cité dortoir, avec en particulier le foyer des célibataires qui pouvait accueillir pas moins de 400 ouvriers. L’important flux d’immigrés s’intégra peu à peu à la population locale. La mine de fer a fermé en 1931. A l’échelle de l’histoire du village, cette activité industrielle n’aura été qu’une parenthèse. Le XXe siècle a vu aussi le déclin de la vigne, puis depuis peu de la sidérurgie.

Cependant, l’histoire continue à s’écrire. Vous avez dû remarquer que les ceps font à nouveau reculer la forêt sur le haut des coteaux, depuis qu’un, puis deux vignerons, ont pris à cœur de faire renaître le vignoble marangeois avec beaucoup de talent.

Porte des lepreux

CHRONOLOGIE POUR ALLER PLUS LOIN

PRÉHISTOIRE ET ANTIQUITÉ

La vallée du Billeron présente une occupation humaine très ancienne, des premières traces préhistoriques aux installations celtes puis gallo-romaines attirées par la position stratégique et les ressources locales.
La proximité de l’ancienne voie romaine Metz–Trèves et la densité des découvertes archéologiques autour de Silvange témoignent de l’importance historique du territoire.

MOYEN ÂGE
Au Moyen Âge, Marange et Silvange présentent des chronologies similaires : appartenance aux grands domaines carolingiens ; propriétés des abbayes à la suite de donations ; objets des convoitises des riches bourgeois de la cité de Metz toute proche.

L’ÉPOQUE MODERNE

Cette période qui se déroule de la fin du Moyen Âge à la Révolution française peut se subdiviser en quatre parties :

L’ÉPOQUE CONTEMPORAINE

Durant les deux derniers siècles, l’histoire de Marange et Silvange ne se distingue pas de l’histoire de la France en général : instabilité politique, conflits, bouleversements économiques, évolution des modes de vie et progrès de la science. Mais certains événements la touchent plus particulièrement : les mutations économiques, l’Annexion, les expulsions.

RESSOURCES

Merci au Club Marangeois d’Histoire Locale, et tout particulièrement à son président François Noiré, pour avoir mené un précieux travail de recherche et d’archivage permettant à la commune de connaître son histoire et d’apprécier son patrimoine. 

Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter la revue Les Cahiers du Billeron du Club Marangeois d’Histoire Locale disponible à la bibliothèque municipale.